Très touché par la première vague de l’épidémie, le pays doit restreindre de nouveau l’activité dans le Sud-Ouest. En cause : le non-respect de la distanciation physique.
Un mois à peine après avoir entamé le déconfinement progressif du pays, l’Iran a décidé, dimanche, de restreindre de nouveau l’activité économique et les déplacements dans la province du Khouzestan (Sud-Ouest), devenue un nouveau foyer de l’épidémie de Covid-19. « Le nombre de patients atteints du coronavirus dans la province a triplé et les hospitalisations ont augmenté de 60 % », a indiqué Tasnim Gholamreza Shariati, le gouverneur de cette province riche en pétrole, située aux confins du Golfe persique et de l’Irak.
Par conséquent, l’édile a annoncé la fermeture des services administratifs, banques et commerces non essentiels dans neuf comtés de la province, y compris pour la ville d’Abadan (plus de 200 000 habitants), et cela, jusqu’à nouvel ordre. Des restrictions de déplacement sont également de nouveau imposées autour des régions touchées, mais pas à l’intérieur de celles-ci, contrairement à des pays comme la France ou la Chine. La mesure vise à « empêcher la propagation du coronavirus de devenir incontrôlable », a indiqué Tasnim Gholamreza Shariati à l’agence de presse officielle Irna.
« Cela peut arriver pour toute autre province »
Réagissant à cette annonce surprise, Ali Rabiei, le porte-parole du gouvernement iranien, a mis en cause le non-respect par la population du Khouzestan des mesures de distanciation sociale. À l’entendre, « moins de 50 % » des habitants suivaient les mesures sanitaires préconisées par l’exécutif. « Les nouveaux cas se sont multipliés dans le Khouzestan au cours des dernières semaines », confie une source iranienne bien informée. « Avec le début des grandes chaleurs de l’été et l’humidité qui existe dans le sud de l’Iran, les gens ont du mal à respecter les protocoles sanitaires, sans parler de l’indiscipline générale des habitants. »
D’après le ministère iranien de la Santé, les nouvelles restrictions pourraient être étendues à d’autres régions si nécessaire. « Cela peut arriver pour toute autre province si nous ne faisons pas attention », a indiqué, lundi, Alireza Raïsi, le vice-ministre de la Santé, lors d’une conférence de presse. Outre le Khouzestan, la région de Téhéran, mais aussi celle de Qom (d’où est partie l’épidémie fin janvier, NDLR) concentrent, elles aussi, les nouvelles contaminations au Covid-19. Mais les autorités iraniennes ne délivrent plus depuis un mois le bilan quotidien des victimes par province.
Chiffres sous-estimés
Le porte-parole du ministère de la Santé, Kianouch Jahanpour, se contente désormais de donner les chiffres sur le plan national. Lundi, il a ainsi annoncé l’apparition sur l’ensemble du territoire de 1 683 nouveaux cas et 45 décès, portant respectivement le total à 109 286 contaminations et 6 685 morts, ce qui en fait le pays le plus touché par le Covid-19 au Moyen-Orient. « Globalement, la situation s’est améliorée dans l’ensemble du pays », confie sous le couvert de l’anonymat un médecin officiant dans le nord de l’Iran, l’une des régions les plus durement frappées à l’apparition du virus. Si les chiffres officiels sont de moindre ampleur que ceux enregistrés le 31 mars, lors du pic de l’épidémie en Iran (3 186 nouveaux cas), le pays connaît une nouvelle hausse des infections depuis le 4 mai dernier, dépassant régulièrement la barre des 1 000 cas.
Source Le Point – Armin Arefi
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