L’empire sassanide : l’ultime éclat de la Perse antique

Naqsh-rostam

En 224, le chef d’une puissante famille du Fars met à bas le pouvoir des rois parthes. Ainsi naît la dynastie sassanide, aussi guerrière que raffinée. Une dynastie qui se revendique des Perses achéménides, mais qui pose les bases du futur monde iranien.

Les Sassanides, qui régnèrent de 224 à 651, furent les premiers à appeler leur pays Eranshahr, « l’empire des Aryens », en se réclamant de l’héritage des Grands Rois perses achéménides. Au début du IIIe siècle, une riche famille du Fars profite de sa puissance financière pour s’allier à la noblesse perse des environs de la ville d’Istakhr, près de Persépolis. 

Son représentant le plus illustre, Ardashir Ier (224-241), se réclame d’un grand-père nommé Sassan, gardien du temple du feu de la déesse Anahita, à Istakhr ; il se dit également issu de la lignée du dernier grand roi achéménide, Darius III (336-330 av. J.-C.). Sassan donne donc son nom à cette famille, qui associe respectabilité religieuse, prestige seigneurial et puissance économique.

Dès ce moment, le rapport à l’origine perse est un élément-clé de l’identité de la dynastie sassanide, qui vise à rétablir la puissance et le prestige des Achéménides, éliminés cinq siècles plus tôt lors des conquêtes d’Alexandre le Grand. Mais il lui faut, pour ce faire, s’affranchir de la tutelle des rois parthes arsacides, qui dominent l’Iran et une grande partie de la Mésopotamie depuis le milieu du IIe siècle av. J.-C. En 208, Ardashir se proclame roi indépendant de Perside et fait construire une nouvelle capitale sur le site de l’actuelle Firuzabad. L’extension rapide de son pouvoir aux territoires voisins amène le roi arsacide Artaban IV à conduire une action militaire, qui s’achève en déroute en 224 : Artaban IV est tué, les Sassanides revendiquent la souveraineté sur l’ensemble de l’Iran et ils établissent leur capitale à Ctésiphon. Par leurs conquêtes, Ardashir Ier puis son fils Châhpuhr Ier (241-272), qui portent le titre iranien de shahanshah (« roi des rois »), reconstituent une grande partie de l’Empire achéménide jusqu’en Bactriane, à l’est, où ils annexent une partie de l’Empire kouchan. Le royaume sassanide s’appuie sur une administration d’État efficace et compétente, et sur une aristocratie guerrière composée de grandes familles de propriétaires terriens. 

À l’ouest, les Sassanides affrontent avec des fortunes diverses l’Empire romain et le royaume d’Arménie. Châhpuhr Ier a illustré sur ses reliefs et ses inscriptions rupestres de Naqsh-i Roustem le sort des empereurs romains qu’il a vaincus (Gordien III en 244, Valérien en 259). Les Sassanides parviennent ainsi en 252 jusqu’à Antioche de Syrie, dont ils déportent une grande partie de la population, réinstallée avec les prisonniers de l’armée de Valérien à Gundishapur, une ville nouvelle édifiée par Châhpuhr dans le Khuzistan. Mais ils doivent finalement renoncer à s’étendre en Anatolie et au-delà de l’Euphrate ; ils sont notamment harcelés en Syrie par les troupes d’Odénat de Palmyre (260-267).

Les siècles suivants sont marqués par les attaques régulières des populations voisines des territoires orientaux du royaume, comme les Kouchans ou les Huns Hephthalites. Ces derniers, qui occupent le nord de l’Afghanistan actuel, parviennent même à imposer un tribut aux Sassanides, après leur victoire en 476 sur le roi Pérôz Ier (459484). Cependant, sous le règne de Khosrô Ier (531-579), le royaume rétablit spectaculairement sa situation et connaît son apogée : des réformes dans le système des impôts et dans l’orga nisation administrative, qui s’appuie désormais sur la petite noblesse, lui permettent de s’étendre à l’est jusqu’au bassin de l’Amou-Daria, de prendre pied en Arabie méridionale et de contrôler une grande partie du commerce entre l’Extrême-Orient et la Méditerranée byzantine.

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